Politique

Guinée – Alpha Condé An III: quel bilan à ce jour?

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Avant de développer mon propos, j’ai une pensée pieuse pour l’âme du Général Lansana Conte qui nous a quitté, il y a 5 ans. Même si sa gestion du pays fut catastrophique, il convient de s’incliner respectueusement devant sa mémoire.

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21 décembre 2010 – 21 décembre 2013 Voilà 3 ans qu’Alpha Condé préside aux destinées de la Guinée. S’il lui reste encore 2 ans avant de faire un bilan définitif de son action à la tête du pays, il ne serait pas fortuit de s’arrêter et de jeter un regard sans complaisance.

A ce sujet, il y aurait beaucoup à dire tant ces 3 dernières années furent mouvementées pour le chef de l’Etat. A la vérité, j’avais démarré cet article sous un autre angle avec un ton beaucoup plus sérieux et avec des chiffres, en veux-tu en voilà. Puis, je me suis ravisé. Et je me suis posé une question toute simple: est ce que lors de mon dernier séjour en Guinée, je « me suis moins bien senti » ou mieux que les années précédentes. Après tout, le citoyen lambda que je suis juge le travail effectué par ses élus par son état de bien être quotidien, non? En effet, que la Guinée ait bénéficié du PPTE ou encore qu’elle ait instauré le « guichet unique » ou encore le nouveau code minier, ne changera rien à ce que je mangerai ce soir ou pas. J’aurai tort de penser ainsi en réalité mais on a là la position typique du « guinéen de la rue ».

Pour ceux qui sont intéressés par les chiffres et des analyses partisanes bien ficelées, je vous laisse avec ces deux articles. L’un vous fera croire que tout va bien dans le pays et qu’il est en passe de réussir le pari de l’émergence (tiens, il m’a l’air familier ce mot) et l’autre vous fera penser que la Guinée c’est la Corée du Nord… Et j’exagère à peine. En somme, c’est la course à la surenchère entre des « journaux » pro gouvernement et pro opposition.

Quant à moi, je me base sur des critères assez simplistes en réalité mais non moins pertinent: cherté de la vie (nourriture, essence etc), accès aux soins, éducation, état des infrastructures (hôpitaux, routes, hôtels), accès l’eau et au courant, insécurité. Et ma réponse est sans appel. Non, je n’ai pas eu l’impression de vivre mieux qu’avant l’avènement d’AC. J’en veux pour preuve la qualité médiocre des soins reçus à l’hôpital public Donka par ma mère; le matériel vieux et endommagé. La dégradation avancée des routes que nous empruntions quotidiennement avec des bouchons sans fin, faute d’alternatives. Le problème récurrent d’eau et d’électricité. Ce dernier nous poussait à l’utilisation d’un groupe électrogène gourmand en carburant. Sans parler de la corruption à tous les niveaux à laquelle on a été confronté (police, administration etc). Il fallait toujours donné un « soum-soum » pour tout. Et lorsque tu t’y refuses, tu es immobilisé et obligé de patienter pour quelque chose à laquelle tu as légitimement droit. Enfin, disons que pendant notre séjour, nous n’avons pas spécialement été confrontés à l’insécurité. Cependant, les derniers meurtres commis récemment tendent à croire que la situation s’est fortement détériorée à ce niveau. Étrange quand on sait les moyens déployés par l’Etat et ses partenaires afin réformer ce secteur clé.

Tout n’est cependant pas noir comme d’autres veulent faire croire. De façon générale, le coût du riz a baissé. Il y a eu l’organisation de grandes conférences en Espagne à Abu Dhabi afin de remettre le pays en lumière et ainsi attirer de nouveaux investisseurs; mais aussi l’organisation du Conférence des ministres des affaires étrangères de l’OCI (avec la reconstruction du Palais des Nations qui était à l’abandon depuis près de 18 ans). Aussi, il est évident qu’il y a eu des investissements colossaux consentis dont les bénéfices ne sont pas visibles dans l’assiette des guinéens mais qui se feront sentir certainement dans les mois/années à venir. Je veux parler du barrage de Kaleta (surtout), de la réforme et la restructuration de l’Education, des ambitieux projets immobiliers de Kipé et Lambanyi etc. Mais le plus grand défi du président aujourd’hui tient en un seul mot: UNITÉ. La guéguerre avec l’opposition doit cesser et pour cela un fléchissement des positions trop radicales des uns et des autres est nécessaire. Auquel cas, les 2 années qui arrivent ressembleront fortement aux 3 précédentes. Et devinez qui en pâtira le plus? L’écrasante majorité silencieuse comme souvent. Et cela n’est en aucun souhaitable pour nous.

Nous méritons des politiques responsables qui mettent l’avenir et le développement du pays en priorité. Pas le leur. A bon lecteur, salut!

PS: Un Joyeux Noel à tous et excellentes fêtes de fin d’année. Que dieu permette que l’année à venir soit meilleure que la précédente et couronnée de succès dans chacune de vos entreprises. De mon coté, je travaille sur différents projets à destination de mon continent. Vous en saurez bientôt un peu plus.

Soul.

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